C'est le premier jour de vacances universitaires, et je m'en réjouis ! Je fais comme toujours mon petit rituel (lever à 6h45, petit déjeuner, ménage, jogging et douche). Je regarde l'heure : 7h30. Il est trop tôt pour me rendre à la base de Médicopter 117 pour avoir une discussion avec mon père sur mon projet professionnel. Depuis quelques temps lui ne veut rien entendre ni comprendre. Ces discussions finissent toujours par dégénérer. Enfin bref ! Je me dirige vers le téléviseur, je l'allume et je regarde les informations. Un journaliste parle d'une intervention parfaitement réussie de l'équipe Médicopter 117. A l'arrière plan, j'ai reconnu Peter, Mark et mon père. Une boule à la gorge me vient aussitôt. Chaque fois que je le vois, il n'arrête pas de me rabâcher que c'est un métier à risque. Je le sais profondément : toute petite déjà je n'avais que lui au monde et j'avais peur pour lui. Aujourd'hui encore cette trouille continue à me hanter, mais à vingt ans passés, j'estime que je dois à présent mener ma vie et la faculté de médecine nous demande de faire un stage pratique soit à l'hôpital de Hambourg soit dans les casernes de pompiers ou de sauvetage. Il va donc falloir que j'affronte une fois encore mon père. Je soupire et je zappe. Je tombe sur une série complètement loufoque, je re-zappe. Finalement comme je ne trouve rien d'intéressant à la télé, je l'éteins. Je regarde ma montre : 8h15. Je décide de me plonger dans mes livres et manuels de médecine et je prends quelques notes. Je suis dans mes pensées quand j'ai eu une idée : si mon père ne veut pas que j'aille travailler avec lui, pourquoi ne parlerais-je pas à ses collègues de mes souhaits et de mes frustrations. Peut-être me donneraient-ils d'autres conseils plus utiles que "non ma chérie, tu ne travailleras pas comme médecin sauveteur car c'est un métier trop risqué !". Ok ! On peut dire ça à une gamine de 4-15 ans mais pas à une jeune femme d'une vingtaine d'années. J'enfile un pantalon noir, un chemisier blanc et un pull noir, mon manteau gris et court et j'enfile mes bottes et me rends directement à la base. Une fois arrivée là-bas, je me rends compte que je ne suis pas toute seule : au loin je vois Gina et Julia discuter ensemble. Je m'approche et j'attends que leur conversation se termine avant de saluer :
- Bonjour Mme Aigner, Madame MacKenzie !