eh oui voilà une nouvelle journée qui commence. Normalement je ne travaille pas aujourd'hui mais je ne me sens pas le courage de rester chez moi. J'ai besoins de mouvement. C'est pour cette raison que j'ai pris la direction de la base. Si je peux aider Max ou aider mes collègues ou faire n'importe quoi je le ferais avec plaisir. Apparemment l'équipe est en intervention. Après avoir garé ma voiture je prends la direction de la salle de détente. Il y a des tasses encore fumante de café à toute évidence mes collègues n'ont pas eut le temps de finir leurs petits déjeuner. Je commence à le ranger. Il y a des jours où les interventions s'enchainent les unes après les autres. Il faut souligné qu'étant en période de vacances beaucoup de touristes sont arrivés et certains d'entres eux sont assez imprudent. Ils ne connaissent pas les risques de certains endroits notamment des falaises. Une fois les tasses rangé je regarde autour de moi

"Bon je n'ai plus qu'à trouver quelques choses pour m'occuper."

Je vais me saisir d'un balais et je commence à balayer la salle. De loin j'entends une voiture se garer sur le parking. Je regarde l'heure. Etrange je me demande bien qui ça peut être?

C'est le premier jour de vacances universitaires, et je m'en réjouis ! Je fais comme toujours mon petit rituel (lever à 6h45, petit déjeuner, ménage, jogging et douche). Je regarde l'heure : 7h30. Il est trop tôt pour me rendre à la base de Médicopter 117 pour avoir une discussion avec mon père sur mon projet professionnel. Depuis quelques temps lui ne veut rien entendre ni comprendre. Ces discussions finissent toujours par dégénérer. Enfin bref ! Je me dirige vers le téléviseur, je l'allume et je regarde les informations. Un journaliste parle d'une intervention parfaitement réussie de l'équipe Médicopter 117. A l'arrière plan, j'ai reconnu Peter, Mark et mon père. Une boule à la gorge me vient aussitôt. Chaque fois que je le vois, il n'arrête pas de me rabâcher que c'est un métier à risque. Je le sais profondément : toute petite déjà je n'avais que lui au monde et j'avais peur pour lui. Aujourd'hui encore cette trouille continue à me hanter, mais à vingt ans passés, j'estime que je dois à présent mener ma vie et la faculté de médecine nous demande de faire un stage pratique soit à l'hôpital de Hambourg soit dans les casernes de pompiers ou de sauvetage. Il va donc falloir que j'affronte une fois encore mon père. Je soupire et je zappe. Je tombe sur une série complètement loufoque, je re-zappe. Finalement comme je ne trouve rien d'intéressant à la télé, je l'éteins. Je regarde ma montre : 8h15. Je décide de me plonger dans mes livres et manuels de médecine et je prends quelques notes. Je suis dans mes pensées quand j'ai eu une idée : si mon père ne veut pas que j'aille travailler avec lui, pourquoi ne parlerais-je pas à ses collègues de mes souhaits et de mes frustrations. Peut-être me donneraient-ils d'autres conseils plus utiles que "non ma chérie, tu ne travailleras pas comme médecin sauveteur car c'est un métier trop risqué !". Ok ! On peut dire ça à une gamine de 4-15 ans mais pas à une jeune femme d'une vingtaine d'années. J'enfile un pantalon noir, un chemisier blanc et un pull noir, mon manteau gris et court et j'enfile mes bottes et me rends directement à la base. Une fois arrivée là-bas, je me rends compte que je ne suis pas toute seule : au loin je vois Gina et Julia discuter ensemble. Je m'approche et j'attends que leur conversation se termine avant de saluer :

- Bonjour Mme Aigner, Madame MacKenzie !

C'est une matinée où Médicopter 117 est sur les dents ! Qui dit congés dit imprudences et qui dit imprudences dit accidents ! Les touristes sont légions ! Mon équipe et moi sommes appelés à secourir à ce moment un bateau en feu sur lequel se trouve une femme enceinte de 9 mois qui est sur le point d'accoucher ! Quelle idée de la faire sortir à l'approche de son accouchement ! Je ferme les yeux pendant quelques minutes pendant que Jens demande des nouvelles du bateau. Nous avons appris que des gardes-côte sont sortis pour évacuer les hommes et femmes non enceintes et que le bateau en question est un yacht. Surpris j'ouvre les yeux et demande à mon équipe quelle est la probabilité pour qu'un navire de cette taille prenne feu ! Tous me regardent et me disent qu'ils n'ont aucune idée. Cette nouvelle les a aussi surpris ! Je me tourne vers Peter quand Jens nous dit que nous sommes arrivés. Il nous explique qu'à cause de la fumée il ne peut pas descendre en dessous de 200 mètres. Il nous explique ce qu'il peut faire. Je regarde Peter et lui demande s'il a bien compris la situation. Il me répond que oui et ouvre la porte latérale. Nous jetons un œil sur le yacht et repérons la femme enceinte. J'harnache Peter et le fait descendre sur le pont. Par contact radio, j'apprends qu'elle sent des contractions et que celles-ci se rapprochent dans le temps. Je demande à Peter de décrocher le câble pour lui envoyer la civière et remonte la femme et lui. Je l'ai fait s'allonger et procède aux opérations d'accouchement avec l'aide de mon assistant et ami. L'hélicoptère a tout juste eu le temps de s'éloigner du navire que celui-ci explose. A l'intérieur, Peter et moi sommes secoués, la femme bien attachée ne ressent que des secousses et panique. D'un geste et d'un ton apaisants, je la rassure et poursuis mon travail. Jens, par contact radio, nous apprend que nous ne pourrons plus communiquer avec l'extérieur, l'explosion a endommagé la queue et la radio, mais notre vaillant hélicoptère continue de voler sans problème. Puisque nous ne pouvons pas communiquer, je fais signe à Peter pour qu'il prenne le relais et prends mon téléphone portable. Je parviens à contacter l'hôpital de notre arrivée et qu'il y aura la femme et le bébé. Une fois la conversation terminée, je raccroche et constate la naissance d'une adorable petite fille, prénommée Anna. Nous arrivons sans encombre jusqu'à l'hôpital.